17/06/2016
Périple en pays cathare - 5 - l'ascension du Bugarach (1230m)
Après l’avoir maintes fois aperçu dans le lointain au cours de notre périple en pays cathare, la météo étant favorable, nous nous décidons à partir à l’assaut du Bugarach (1230) plus haut sommet du massif des Corbières. Comme je l’ai rappelé dans une note précédente, ce mont a connu une notoriété mondiale en 2012 lorsque quelques illuminés avaient déclaré que c’était le seul lieu sur la planète qui serait épargné par la fin du monde devant se produire le 21 décembre de cette même année. Il faut dire que ce mont est l’objet de nombreuses légendes dont l’une prétend que l’Arche d’Alliance serait cachée dans l’une des grottes dont il est truffé. Mais quelque soient les mystères qu’il recèle, une chose est évidente : son ascension exige d’avoir de bonnes jambes et un cœur solide.
Après avoir cheminé dans une magnifique hêtraie, on émerge au pied d’aiguilles rocheuses que le sentier contourne en offrant de somptueuses vues sur la vallée en contrebas. On pénètre dans le domaine des vautours dont le tournoiement incessant nous laisse penser qu’ils espèrent une chute de notre part pour enfin déjeuner !
Mais comment en vouloir à ces magnifiques oiseaux, maîtres des courants aériens. Le monde des animaux sauvages est régi par une loi fondamentale : manger ou être mangé ! Homo sapiens est la seule espèce qui tue sans nécessité.
Ayant contourné les aiguilles rocheuses, nous apercevons au loin, bien au dessus de nous, le sommet où se profilent quelques silhouettes. A chaque randonnée en haute montagne je suis sidéré de constater les distances et difficultés que les « microbes » que nous sommes peuvent parcourir ou surmonter, simplement en mettant un pas devant l’autre et en recommençant obstinément sans autre but ou raison que de vouloir aller « au sommet » ! Faut être « fada » pour marcher pour « rien » me disent certains, mais ce « rien » là vaut « tout»!
Car les efforts à accomplir pour parvenir au sommet, loin de nous coûter, nous stimulent au contraire, exacerbent notre bonheur d’exister, et sont la source d’une intense jouissance.
Pas après pas, mètre après mètre, le sommet se rapproche….
…et bientôt il est en vue….
En se retournant, on est impressionné par le chemin parcouru qui sinue au pied de la barre rocheuse qui se déploie sous nos pieds.
Nous longeons d’impressionnants à-pics qui nous incitent à délaisser pour un temps la contemplation du paysage et à regarder où nous posons les pieds…
Et puis nous entamons la dernière pente, la joie d’être arrivés insufflant un sursaut d’énergie dans nos jambes qui commencent à ressentir les efforts de l’ascension.
Les derniers mètres du sentier commencent à nous révéler un somptueux panorama sur les Pyrénées qui s’étalent vers le sud.
Et nous y voici tous, unis par l’amitié et par le bonheur d’avoir gravi ensemble ce sommet symbolique. Un de plus à notre collection déjà bien fournie de sommets de France, de Navarre et de Suisse....
Et la récompense suprême est cette vue imprenable sur le Canigou que nous allons avoir le loisir de contempler pendant notre pose pique-nique.
Mais la récompense est aussi dans cette succulente galette charentaise, confectionnée par Ghis et portée à l’horizontale dans son sac à dos par Jean-Mi, que nous partageons confraternellement sous l’œil envieux des choucas qui passent et repassent au dessus de nos têtes par l’odeur alléchée !
Avant de redescendre nous donnons un dernier coup d’œil à la chaine des Pyrénées encore en partie enneigée.
Puis nous entamons prudemment la descente, le sol étant recouvert de rochers très glissants qui nous vaudront plusieurs chutes sans gravité.
A ceux que tenterait l’aventure, je ne saurais que trop conseiller de prendre des bâtons de marche, auxiliaires indispensables dans ce genre de terrain.
Mais bientôt nous apercevons le village de Bugarach où quelques « blondes » venues du nord nous réconforterons après tant d’efforts !
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Je viens de mettre en ligne une nouvelle chanson "Marie-Galante"sur mon blog
Mes autres chansons sont publiées sur mon blog musical
(cliquez sur le nom des blogs)
Texte & Photos Ulysse
12:32 Publié dans tourisme | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : bugarach, cathare, arche d'alliance, vautour
04/06/2016
Périple en pays cathare -3 - A l'assaut du château de Peyrepertuse
Aujourd’hui je vous emmène à l’assaut du Château de Peyrepertuse, dont le nom veut dire pierre trouée, une arche de pierre creusée par la pluie et le vent se trouvant à proximité. Ce château est l’une des cinq citadelles « du vertige » qui ont servi de refuge aux Cathares. Il se déploie sur la crête d’un éperon rocheux à 800mètres d’altitude sur près de 9000 m2 ce qui lui a valu le surnom de « Carcassonne céleste ». Ses murailles prolongent et se confondent avec les falaises vertigineuses qui le bordent.
Son seigneur Guillaume de Peyrepertuse qui avait pris fait et cause pour les Cathares se rendit, malgré ses fantastiques murailles, aux troupes de Louis IX en 1240. Ce dernier fit agrandir et consolider le château pour assurer la défense de la frontière, cette région étant tombée dans sa royale escarcelle. L’histoire des nations n’est qu’une longue série de pillages !
Ce site aurait été occupé par les romains au 1er siècle avant J.C. mais il ne reste rien de leurs constructions dont les pierres ont été récupérées pour bâtir le château aux environs de 1070.
Il comporte deux parties, la plus ancienne nommée aujourd’hui « donjon vieux » est orientée vers le sud-est et offre une vue au loin sur le château de Quéribus, minuscule silhouette fichée sur un promontoire rocheux et que nous avons visité la semaine passée.
On ne risquait guère de s’éterniser dans les « commodités » de l’époque qui pouvaient à l’occasion servir à repousser les éventuels assaillants !
On perçoit ici l’art des bâtisseurs qui ont parfaitement imbriquées les constructions aux accidents du terrain
Ainsi le château et le socle rocheux sur lequel il est édifié ne font qu’un : parfaite symbiose minérale qui résiste vaillamment aux effets délétères du temps. On mesure le courage et la difficulté de ceux qui en ont fait le siège et ont dû subir de lourdes pertes avant d’en venir à bout. Mais comme pour toutes les batailles, ceux qui mourraient n’étaient hélas pas ceux qui décidaient de faire la guerre.
Nous quittons le Donjon Vieux pour rejoindre le Donjon San Jordi construit par Saint louis sur un promontoire en surplomb.
Un escalier moderne et sécurisé mais abrupt y accède qui a remplacé une sente rocheuse et glissante où il ne faisait pas bon s’aventurer les jours de grand vent .
Le vaste paysage que l’on y contemple n’est, hélas, guère mis en valeur par le temps maussade qui règne en ce jour, nous sommes pourtant mi mai, période éminemment clémente dans le sud. Comme nous l’a dit l’aubergiste le matin même: il n’ y a plus de printemps !
On y découvre aussi la partie basse de la forteresse qui ressemble à un galion de pierres voguant entre terre et ciel. Mais ce galion est un vaisseau fantôme que son équipage a déserté. Espérons que les temps troublés qu’il a connu ne reviendront pas et qu’il restera désert pour l’éternité se contentant d’offrir sa beauté austère à nos yeux éblouis.
Au loin nous découvrons le Bugarach, qui avec ses 1230 mètres est le plus haut sommet de l’Aude. Il a connu en 2012 une notoriété mondiale, une secte ayant considéré que c’était le seul lieu qui serait épargné par la fin du monde, qui aurait dû se se produire le 21 décembre de cette même année. Selon cette secte, le pic de Bugarach devait être épargné car l'ordre des couches géologiques qui le composent a été inversé du fait de la tectonique des plaques lors de la poussée des Pyrénées, à l'ère tertiaire, des strates calcaires datant de plus de 135 millions d'années s’étant posées au-dessus de formations âgées de 15 millions d'années. Cette anomalie géologique aurait inversé les pôles magnétiques du site, selon ces prophètes qui pensaient qu’une inversion des pôles magnétiques de la Terre allait se produire le 21 décembre, provoquant une inversion de la rotation de la Terre et donc la fin du monde. Dès lors, le Pic de Bugarach, avec ses pôles magnétiques déjà inversés, devait être un refuge sûr. A cause de ces farfelus le site a dû être interdit d’accès pendant plusieurs jours car des centaines de personnes voulaient s’y réfugier !
Mais contemplons d’un peu plus près ce seigneur du lieu que nous avons prévu de gravir dans les jours à venir si le beau temps daigne revenir …..Ce sera pour une prochaine note !
A suivre….
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Je viens de mettre en ligne une nouvelle chanson chantée par mes petits loups, Emilie et Romain, qui s'intitule "Dis papa y a-t-il un monde au delà de l'horizon..."sur mon blog
Mes autres chansons sont publiées sur mon blog musical
(cliquez sur le nom des blogs)
09:01 Publié dans Voyage/Tourisme | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : cathare, peyrepertuse, bugarach, cucugnan