21/05/2017
A la découverte du Sidobre : 2 – Les rocs de Crémaussel
Le temps étant redevenu plus clément sur le Sidobre nous pouvons entreprendre la randonnée qui mène à la découverte des étonnants rocs de Crémaussel.
Pendant trois heures nous allons naviguer au cœur d’une forêt sauvage où s’empilent dans des équilibres improbables d’énormes rocs de granit dégagés par l’érosion.
Ici la végétation, que l’on considère souvent comme un règne passif et inoffensif, montre sa redoutable détermination et vigueur, comme cet arbre qui jaillit d’une fente d’un rocher.
La force de Gibus est au moins égale à celle des arbres car d’une manchette bien ajustée il nous ouvre une voie dans un énorme bloc qui obstrue le chemin.
Certains de ces rochers stimulent la paréidolie aigüe dont je suis atteint . Ainsi soudain aperçois-je un lamentin sur le chemin ! Cet animal étant inoffensif je laisse mes jambes où elles sont et ne les prends pas à mon cou comme il est d’usage en cas de frayeur !
Plus inquiétant est cet énorme serpent qui tente d’avaler une proie aussi grosse qu’elle. Mais comme il semble fort affairé je reste serein et ne prends toujours pas mes jambes à mon cou, ce que mon grand âge et ma souplesse de balai m’empêcheraient au demeurant de faire.
Plus loin la fortuite superposition d’un tronc d’arbre et d’un rocher me laisse croire un instant qu’une éléphant me barre le chemin. Mais comme j’ai été cornac dans une ancienne vie je n’en éprouve aucun émoi. Et toi ? (Ah ! Ah ! Ah !)
Plus inoffensifs voici le rocher dénommé « les trois fromages ». Si vous ne voulez pas devenir un client de Fixodent mieux vaut éviter de mordre dedans.
Pourtant la nature dans son infinie générosité a disposé juste à coté une superbe « motte de beurre » !
L’ami Gibus toujours aussi facétieux s’ingénie à nous faire passer dans des endroits qui mettent durement à l’épreuve mes vieux abattis et ça le fait sourire ! Je vous rassure, comme je ne suis pas rancunier, on est toujours amis, et vous pourrez continuer à suivre nos aventures !
Nous voici au pied du rocher que les locaux dénomment « l’oie » alors que j’y vois plutôt un pigeon, mais peut être parce que c’est ma nature profonde et que l’on reconnaît toujours les siens !
D’ailleurs, sous un autre angle, le rocher ressemble plutôt à une otarie. Donc vous avez le droit d’y voir ce que vous voulez et je ne vous chercherai pas noise car je tiens à vous garder chères lectrices et chers lecteurs.
Et si on se faisait une partie de billard puisque tel est le nom donné à ce rocher ?
Ces trois là n’ont pas de nom officiel et libre à vous d’en trouver un ! Je récompenserai celle ou celui qui trouvera la dénomination la plus originale en lui envoyant gratos mon dernier CD !! Je suis confiant car je sais que personne ne voudra concourir vu que ce n’est pas vraiment un cadeau que je vous fais !
Pour finir, je vous offre en prime deux rochers qui sont en dehors du circuit de Crémaussel : le premier est le rocher tremblant des Sept Faux que l’on peut faire bouger en tirant sur une petite chainette.
Le second est le Peyro Clabado énorme champignon de pierre dont on se demande vraiment par quel artifice il tient encore en l’air ! Magie et mystère du Sidobre que je vous invite à aller découvrir !
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Mon dernier CD "La casa de Maria" comportant dix nouvelles chansons est disponible sur les plateformes musicales (Itunes, Google Play, Amazon, Spotify et Deezer)
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Texte & photos Ulysse
09:01 Publié dans Voyage/Tourisme | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : sidobre, crémaussel, granit
13/05/2017
A la découverte du Sidobre : 1 - Le chaos de la Balme..sous la pluie!
Je vous emmène, avec un groupe d’amis guidés par Gibus, à la découverte du Sidobre. Cette région montueuse, située à l’Est de Castres, est couverte de forêts au sein desquelles dévalent d’impétueux cours d’eau dont les rives sont émaillées de pittoresques villages. Notre camp de base est situé à Brassac sur Agout, village doté de deux ponts et de deux châteaux qui témoignent du riche passé de la région.
La richesse du Sidobre lui vient en grande partie des carrières de granit dont il est truffé et dont est extrait une grande partie du granit français. C’est une manne providentielle – d’autant qu’il est d’une très grande qualité - exploitée par de nombreuses entreprises pour satisfaire les besoins d’équipement domestique (cuisine) décoratif, funéraire ou urbanistiques. Ainsi sur les trottoirs des Champs Elysées, à l'hôtel de région de Toulouse, au centre ville d'Albi, dans le métro de Singapour, à l’aéroport de Francfort, au World Trade Center de Shanghaï on marche sur du granit du Sidobre ! Quand on finit ses jours sous une dalle de granit du Sidobre on n’est pas près d’en sortir et ceux qui croient en la résurrection des corps feraient bien, dans ce cas, de se faire enterrer avec un pied de biche.
Si les machines accomplissent aujourd’hui l’essentiel des tâches d’extraction, de découpe, de façonnage et de polissage du granit, elles le font toutefois sous la conduite et la surveillance de techniciens qui restent également indispensables pour les travaux de finition délicats, comme certains types de polissage. Les techniciens de l’entreprise que nous avons visitée semblaient heureux dans leur travail qui nécessite une grande expertise. N’ayons pas peur des robots qui ne sont que des auxiliaires incapables d'initiative et qui ne prendront jamais plaisir à ce qu'ils font.
On croit le monde minéral inerte mais c’est une erreur. Une vie existe au cœur des pierres que le ciseau du sculpteur révèle. Et je pense que cet œil de granit qui nous fixe nous voit aussi bien que nous le voyons.
Regardez cette main de granit, ne dirait-on pas qu’elle s’apprête à cueillir une fleur. J’ai posé mon pouce au niveau du poignet et j’ai cru percevoir le battement d’un pouls !
Comment ne pas tomber sous le charme de cette femme qui semble méditer ? J’avoue avoir eu envie de la sortir de sa rêverie par un baiser.
Quant à ce pèlerin du Chemin de Saint Jacques de Compostelle qui traverse le Sidobre (sculpté comme les autres œuvres par J. Bourges) sa chair de granit lui permet d’affronter sans dommage les intempéries.
Ce qui est loin d’être notre cas ! Partis pour une balade nous menant au chaos rocheux de la Balme, nous avons dû affronter des averses torrentielles. Mais elle n’est pas encore tombée la pluie qui nous fera renoncer !
Au vu de cette pluie - nous on n'a pas fait que la voir ! - on ne s’étonne pas de la densité des forêts qui couvrent une grande partie du Sidobre et qui sont constituées d’essences très variées, ce qui en fait le charme.
Même les ancolies, qui habituellement ouvrent grand leur corolle de pétales, courbent l'échine sous le déluge céleste !
De jeunes fougères, qui ont l’aspect facétieux des « langues de belle mère », semblent les seules à se réjouir de l’eau qui tombe à seaux du ciel.
Nous longeons une petite rivière impétueuse qui nous pose un sacré problème car nous devons la traverser ! Comme elle est peuplée d’écrevisses nos compagnes rechignent à la franchir pieds nus ! A vrai dire, leur réticence ne nous contrarie guère ! Aussi cherchons nous un endroit propice.
Ces arbres couchés en travers de la rivière qui pourraient servir de « pont » ne nous inspirent guère confiance. Il est vrai que nous serions moins pusillanimes si une tribu de chasseurs de têtes était à nos trousses. Mais fort heureusement les Sidobriens sont des gens pacifiques qui préfèrent le saucisson sec au cuissot de randonneur !
Il ne nous reste qu’une solution : édifier un gué, Gibus étant le maître d’œuvre et les autres garçons du groupe – galanterie oblige - les pourvoyeurs de pierres.
Mais malgré notre dévouement et notre assistance, la traversée n’est pas de tout repos pour nos compagnes.
Nous ne sommes pas au bout de nos peines, car à peine avons nous franchi la rivière que nous devons escalader les troncs d’arbres abattus par une tempête. Exercice que ne facilite pas la cape de pluie que nous portons.
Imperturbables, nous poursuivons notre périple vers le chaos rocheux, but de notre balade.
Enfin récompensés de notre persévérance et détermination, nous apercevons les premiers blocs du chaos.
Nous avons le sentiment de pénétrer dans un sanctuaire édifié par des géants. Une légende raconte que c'est Jupiter qui a lancé ces rochers du ciel sur deux géants qui assaillaient Hercule et qui périrent écrabouillés. Mais cette légende est douteuse car on n'a pas retrouvé de squelettes !
De fait, selon les scientifiques - qui n'ont pas bonne presse aux USA où l'on croit toujours que Dieu a créé la Terre en sept jours ou au FN qui croit toujours qu'il y a plusieurs races humaines - ces énormes rochers sont les vestiges du vieux massif hercynien qui recouvrait la région il y a 300 millions d’années et que l’érosion à réduit à quelques tas d’énormes blocs de granit.
Des rochers de dizaines de tonnes reposent parfois dans des positions qui semblent instables et c’est avec précaution que l’on en fait le tour.
L’un des plus curieux blocs de ce chaos – dont nous avons écourté la visite à cause de la pluie - est le chapeau de Napoléon que personne d’entre nous ne s’est avisé de coiffer ! Mais il y a dans le Sidobre d’autres rochers encore plus étonnants que nous découvrirons dans une prochaine note !
A suivre…
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Texte & photos Ulysse
09:00 Publié dans Voyage/Tourisme | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : sidobre, brassac, chaos de la balme, saucisson