24/03/2017
Le Plo des Brus par la chapelle Saint Eutrope
Aujourd’hui, avec un groupe d’amis, nous avons prévu de nous rendre au Plo des Brus, vaste plateau qui culmine à 1098mètres, en passant par la chapelle de Saint Eutrope - nom du premier évêque de Saintes venu en Languedoc au IVème siècle pour y prêcher l’évangile - que l’on aperçoit perchée sur ce promontoire rocheux. C’est l’une des randos les plus pentues et rocailleuses du Haut-Languedoc, idéale pour les randonneurs un brin masos comme nous !
Nous « avalons » les 300 mètres de dénivelé qui nous séparent de la chapelle sans même nous en rendre compte ! Les croyants y verront l’effet d’une assistance discrète de Saint Eutrope qui aimait méditer en ce lieu. Moi qui suis un mécréant je me dis, malgré tout, qu'il est miraculeux, que mes vieilles jambes grimpent encore aussi bien !
Au loin, en face de nous, s’élève une pyramide rocheuse dont le sommet constitue notre objectif. En contemplant le chemin à parcourir, une légère appréhension nous saisit : serons nous – c’est le cas de le dire – à la hauteur de ce défi ?
La piste qui mène au sommet de la pyramide sinue de façon erratique dans une succession de chaos rocheux. Seuls les cairns, fort heureusement postés à intervalles réguliers, nous permettent de ne pas en perdre la trace.
Vous connaissez sans doute ces images destinées aux enfants où il faut trouver un animal ou un objet dissimulé dans une forêt ou dans une pièce. Et bien, je vous invite à retomber en enfance et à vous livrer à ce jeu : voyez vous le cairn qui nous a servi de repère en cet endroit ?
La piste quitte la zone rocheuse pour traverser un champ de genêts qui la dissimulent et nous obligent à baisser le nez pour ne pas la perdre de vue, nous privant de la contemplation du magnifique paysage qui nous entoure.
A vrai dire il n’y a pas que les genêts qui nous contraignent à contempler le bout de nos chaussures – qui n’a pourtant rien d’attrayant - car la pente est si raide que nous devons nous arc-bouter pour la vaincre !
Mais à chaque pause nous sommes récompensés au centuple de nos efforts par le panorama sublime qui s’offre à nous. Il faut reconnaître que l’on ne se donnerait pas tout ce mal si ce n’était pas le cas !
Nous progressons peu à peu de croupe rocheuse en croupe rocheuse, dont à chacune on espère, avec impatience et espoir, qu’elle sera la dernière.
Mais après chacune d’elle la pente ne faiblit pas et nous y faisons face avec courage et détermination. Cela dit, nous n’avons pas trop le choix !
La vue de la petite route, qui sinue dans la vallée de la Mare en contrebas d’où nous sommes partis, vous donne une idée du chemin déjà parcouru !
Au vu de l’altimètre, nous attaquons enfin la dernière croupe rocheuse avant d’atteindre le Plo. La perspective d’une arrivée prochaine nous donne des ailes. Non pas celles d’une cohorte d’anges gardiens convoqués par Saint Eutrope pour nous assister - même si un dicton populaire prétend que si l’on s’aide, le ciel nous aidera – mais les ailes que donnent le dépassement de soi et l’accomplissement d’un défi.
Et nous voila enfin sur le Plo des brus, heureux comme des mômes qui auraient trouvé une mallette pleine de carambars ! Le Plo tiendrait son nom, soit des bruyères qui le recouvrent ou, selon une autre hypothèse, de Brutus, l'assassin de César, qui fut un temps Gouverneur de la Gaule Cisalpine et aurait installé un camp en ce lieu. De fait, il y a sur le versant nord du Plo un oppidum gallo romain. En face de nous, nous apercevons le Marcou (1093m) autre objectif d’une magnifique randonnée.
Un énorme cairn orne le Plo, que Salvador Dali, s’il l’avait connu, aurait probablement choisi comme centre de l’univers, au lieu de la gare de Perpignan. Pour célébrer notre ascension nous faisons une ronde endiablée autour de lui.
Nous redescendons par le col de L’Ourtigas, puis traversons une magnifique hêtraie où s’est réfugié Sylvebarbe, l’ancien chef des Ents qui gardait la forêt de Fangorn avant qu’elle ne soit détruite par les hommes pour y planter des palmiers à huile. Bien que d’une stature impressionnante, Sylvebarbe est d’un naturel débonnaire et aime à converser avec les randonneurs qui passent.
Notre chemin passe ensuite par le refuge de Caissenols où, chères lectrices et chers lecteurs, je vous ai maintes fois emmenés pour y déguster de délicieuses saucisses grillées et omelettes. De là, le retour se fait par un sentier tranquille où je pourrai marcher les yeux fermés vu le nombre de fois que je l’ai parcouru. Mais ce serait un sacrilège vu la beauté des paysages qu’il traverse et que mes fidèles lectrices et lecteurs ont également maintes fois contemplés!
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23:55 Publié dans tourisme | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : plo des brus, saint eutrope, andabre, syvebarbe