31/03/2018
Pérégrinations méditatives sur le causse de Puechabon
On dit que la pluie n’arrête pas le pèlerin, et comme pèlerins dans l’âme nous sommes, malgré le temps maussade, Jo et moi partons ce matin à la découverte des hameaux fantômes du causse de Puéchabon. Le problème d’une météo incertaine est qu’il nous oblige à prévoir vêtements chauds et imperméables, ce qui charge notre sac et nous fait ressembler à des escargots (sans les cornes !)
Malgré son aridité, ce causse a été occupé par l’homme depuis des temps immémoriaux qui en a fait un lieu d’élevage ovin et de cultures, telle que celle de ces oliviers multi-séculaires qui refusent de mourir et donnent perpétuellement de jeunes rejetons.
Nous arrivons au hameau fantôme de Lavène où vit encore un ancien berger. Les ruines imposantes témoignent de l’intense activité d’élevage ovin qui servait à fournir en viande et en laine les villes avoisinantes. Pour trouver la matière première de leurs habitations, les bâtisseurs du hameau n’ont eu qu’à se baisser, le causse n’étant qu’un vaste champ de pierres entremêlées de brins d’herbes.
Cela dit, ils ont manifesté un sacré talent pour les agencer d’une si belle façon, les arches ayant résisté à l’usure du temps malgré l’effondrement des toitures dû au pourrissement du bois, effondrement qui est à l’origine du délabrement des murs.
Ces habitations comportaient plusieurs niveaux, les bêtes étant parquées la nuit ou pendant l’hiver au rez-de-chaussée, leur chaleur chauffant les habitations humaines situées au dessus.
Nous poursuivons notre chemin avec au dessus de nos têtes un ciel avec « cinquante nuances de gris » qui nous laissent penser que peut être là haut les anges et angelesses se livrent à une joyeuse bacchanale. La marche est un bel aiguillon de la vie et met tous nos sens en éveil ! Ici, sur cette piste quasi horizontale qui ne met pas en émoi nos ventricules, nous pouvons méditer sur le temps qui passe et penser à toute celles et ceux qui au cours des siècles ont traversé ce paysage, créant ainsi une vaste fraternité de pèlerins à travers les siècles.
Nous arrivons au hameau en ruine de Montcalmès que je considère un peu comme le Carcassonne du causse, comme vous allez le découvrir. Il est étonnant qu’en un lieu aussi aride et éloigné de toute autre agglomération, des hommes aient bâti un tel ensemble d’habitations. Ce hameau a l’allure d’un village fortifié et sans doute que ses habitants, éloignés de tout secours, voulaient se protéger ainsi des éventuelles bandes de pillards.
Malgré l’aspect fortifié de l’ensemble, ses bâtisseurs ont su introduire une certaine élégance en multipliant les ouvertures. On aperçoit encore fichés dans le mur de façade des arceaux qui devaient sans doute servir à hisser les fardeaux avec des cordages aux étages supérieurs. Mais peut être qu’une lectrice ou un lecteur aura une autre explication.
La vie était rude en ces lieux et l’eau qui ne venait que du ciel était précieuse. Les hommes la recueillaient pour leur usage dans de vastes citernes alimentées par les pluies d’hiver ruisselant sur les toits. Celle pour les animaux était recueillie dans des lavognes, grandes vasques creusées dans le sol argileux et tapissées de pierres pour éviter que les bêtes ne s’embourbent en s’y désaltérant.
Ces globulaires sont l’une des rares touches de douceur dans ce monde de pierrailles souvent battu par un vent glacial l’hiver et écrasé par la fournaise l’été.
Dirigeons nous vers le joyau de cet ensemble, un lieu d’une élégance et d’une beauté architecturale inattendues en ce lieu austère.
Nous découvrons un vaste espace sans doute destiné à abriter les bêtes pendant la nuit ou la mauvaise saison et peut être aussi à stocker les réserves de nourriture et le charbon de bois que les habitants produisaient avec les chênes verts adaptés à ces sols arides et qu’ils allaient vendre dans les villages de la plaine.
Bien que les plafonds et les planchers des étages supérieurs se soient effondrés, les murs et les arcades qui les soutenaient sont intacts et révèlent un savoir faire extraordinaire de leurs bâtisseurs qui leur a permis de résister aux outrages du temps.
Alphonse de Lamartine s’est demandé dans un poème « si les objets inanimés avaient une âme qui s’attachent à notre âme et la force d’aimer ». Et bien oui, l’émotion qui nait devant cet ensemble nous laisse penser que ces pierres ont une âme, reflet de celle des hommes qui les ont agencées dans des formes de si belle et audacieuse allure.
D’ailleurs, depuis Antoine Laurent de Lavoisier nous savons que rien ne se perd rien ne se crée tout ses transforme. Donc si la vie est apparue sur Terre sous les formes multiples qu’on lui connaît, c’est qu’elle est intrinsèquement liée à la matière dont sont constitués les être vivants : c’est à dire de la poussière d’étoile. Et donc les pierres sont une forme de vie certes inerte mais pour moi réelle et elles ont une « âme » qui est, de fait, celle de l’univers, à laquelle nous participons également au cours de nos vies successives.
Jetons un dernier coup d’œil à ces magnifiques arches qui font que les pierres échappent à la loi de la gravité. Le génie de l’homme est là qui défie l’évidence et fait que ce qui paraît impossible devienne possible : faire flotter en l’air des pierres !
Le causse de Puéchabon domine les gorges de l’Hérault et cette autre merveille architecturale qu’est le village féodal de Saint Guilhem le Désert et sa magnifique abbaye de Géllone, joyau de l’art roman classé au patrimoine de l’Unesco.
L’Hérault ce fleuve côtier né dans les Cévennes gardoises, enserré ici dans des gorges adopte un cours tumultueux qui fait le bonheur des canoéistes à la belle saison.
Le sentier descend progressivement vers la plaine ponctué par des cairns, œuvres éphémères de bâtisseurs amateurs qui elles aussi défient les lois de l’équilibre. Les cairns sont les phares du pèlerin qui lui évitent de perdre son chemin .
Nous nous rapprochons du cours de l’Hérault dont les eaux turquoises sont une invitation à la baignade. Avec mon copain Jo nous y aurions bien plongé une tête mais nous nous sommes abstenus car vu l’aspect des berges il nous aurait été difficile d’en sortir ! Qui se serait alors occupé de ce blog ?
Le sentier débouche à l’entrée du pont du Diable autre splendeur architecturale romane construit en 873 soit il y a plus de onze siècles ! Il doit son nom à une légende qui prétend que lors de sa construction, le diable venait défaire chaque nuit ce que les hommes construisaient durant la journée. Ces derniers se décident alors de passer un accord avec lui : il pourrait prendre la première âme qui passera sur le pont. Quand le pont fut terminé, aucun des hommes ne voulant donner son âme au diable, ils firent passer un chien en premier. Fou de rage, le Diable tenta en vain de détruire le pont sans y parvenir, comme quoi malgré ses défauts qui le rendent peu fréquentable, c’est un excellent architecte. Songez y si vous avez une maison à construire !
Le sentier traverse ensuite le vignoble de Puechabon, émaillé d’anciens mazets aujourd’hui abandonnés mais qui, dans le passé, ont connu les festivités des vendanges quand les joyeuses bandes de vendangeurs n’avaient pas été remplacées par des machines.
Malgré la mécanisation des travaux agricoles, le vignoble n’a rien perdu de sa beauté surtout quand le vigneron respectueux de la nature lui permet de cohabiter avec cette plante magique qui permet à l’homme de connaître une douce ivresse en buvant le sang de la terre, le jus des étoiles et d’en nourrir ainsi son âme. Buvons donc du vin …avec modération et bio si possible !
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10:26 Publié dans Voyage/Tourisme | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : puéchabon, montcalmès, causse, diable, gellone
17/03/2018
L’eau était diablement fraîche dans le canyon du Diable !
Après vous avoir emmenés, la semaine passée, au paradis blanc de Clapeyto, je vous invite, aujourd’hui, à nous suivre dans le canyon rougeoyant du Diable. Mais auparavant, histoire de se mettre en jambes, nous allons rendre visite à deux « vierges » qui se sont installées depuis des temps immémoriaux au sommet d’une montagnette qui domine la vaste plaine où coule paresseusement - nous sommes dans le midi ! - l’Hérault. Ce matin le ciel est cristallin et la végétation pimpante, revigorée par les abondantes pluies de l’hiver.
Je vous fais grâce de la grimpette assez sportive que requiert l’accès aux deux vierges ( le sont elles encore depuis le temps ?) qui sont en train de papoter au moment où nous arrivons à leurs pieds. Je n’ai pas entendu ce que l’une chuchotait à l’autre, mais je me demande si ce n’était pas une moquerie à notre égard car il m’a semblé entendre l’autre vierge rire. Où peut être était ce le vent où bien un oiseau facétieux se moquant de notre poussive ascension quand d’un coup d’aile il se rend maitre des cieux !
Baguenaudant sur le sommet, nous découvrons, autre intrigant mystère, un énorme bolet fossilisé ! S’il avait été frais, imaginez l’omelette que nous aurions pus faire avec deux douzaines d’œufs d’autruche ! Bon certes, les œufs d’autruche ne sont pas aisés à trouver dans notre région, mais on a le droit de rêver !
Après avoir passé en revue tous les sommets que nous avons grimpés – ils sont nombreux - que nous apercevons aux alentours de cet observatoire idéal, nous entamons la descente pour rejoindre le sentier menant au canyon du Diable.
Si certains chemins pentus et caillouteux nous imposent vigilance et nous obligent à nous « sortir les tripes » pour avancer, sur d’autres, comme sur cette avenante piste forestière, nous pouvons nous mettre en « roue libre » et laisser nos pensées vagabonder en admirant le paysage. J’aime quand le chemin que nous avons à parcourir se déploie devant mes yeux. J’ai le sentiment d’être maître du temps car en regardant devant je découvrons mon proche avenir et en me retournant je contemple mon proche passé. Les pessimistes me feront remarquer que, pour ce qui concerne mon proche avenir, le ciel peut à tout moment me tomber sur la tête sous la forme d’un météorite, comme ce malheureux promeneur en Inde, mais je ne suis pas d’un naturel inquiet !
Après une petite heure de marche méditative, nous arrivons en surplomb du canyon du Diable, vaste espace de « ruffes » rouges, vieilles de 200 millions d’années que la pluie et le vent ont sculptées. On peut supposer que ce nom de « diable » lui a été donné en raison des roches rouges qui évoquent les flammes de l’enfer. Il est amusant de noter qu’il se trouve au pied de la montagnette où papotent nos deux vierges. Peut être qu’avec le temps elles finiront par y tomber ? Ce serait alors un scoop : deux vierges en enfer ! Autant ne pas se priver de batifoler !
Nous arrivons bientôt au cœur de cet espace étonnant, issu de lagunes qui s’étendaient en ces lieux il y a deux cents millions d’années. Non loin de là, en un lieu similaire – la plaque de la Lieude - des traces fossiles de reptiles pré-mammaliens ont été retrouvées et peuvent être observées.
L’absence de couvert végétal dû à la stérilité du sol facilite l’érosion et l’eau y a sculpté un relief fantasmagorique.
Quelques rares nutriments accumulés ici et là permettent toutefois à des plantes d’y pousser comme ces audacieux et solitaires narcisses.
Nous croisons un torrent dont nous décidons de remonter le cours car nous savons qu’en amont se trouve une superbe cascade.
Ce modeste torrent à creusé un impressionnant canyon qui nous permet de matérialiser l’échelle du temps, quelques millions d’années séparant le sol où nous marchons des crêtes qui nous surplombent.
L’aspect sauvage et exotique du canyon, qui me rappelle en miniature ceux que j’ai parcourus en Arizona, confère à notre randonnée un parfum d’aventure.
Parvenus à la cascade Jo et moi ne résistons pas au plaisir d’aller nous y rafraîchir, ce qui en l’occurrence est le mot juste car la température de l’eau conviendrait tout à fait pour un pastis ! Je salue au passage mon ami Gibus, exilé climatique aux Antilles qui est dorénavant privé de ce plaisir !
Revigorés par cette douche tonique, nous reprenons l’exploration du canyon.
Dans les ruffes, on aperçoit à intervalles réguliers des strates plus denses résultant de la solidification des sédiments lors de périodes de sécheresse intense, séparées par des milliers ou des millions d’années, qu’a connu la région. Avec le réchauffement climatique en cours, peut être que d’ici quelques milliers d’années l’ensemble de l’Occitanie ressemblera au Sahara !
Nous approchons en vue d’un nouveau canyon dont l’aspect éminemment sauvage titille notre esprit aventureux. A vrai dire, il en faut peu pour nous émoustiller, grands enfants que nous sommes, sauf bien sûr pour le pique-nique où ne buvons pas de la grenadine !
Le canyon se révèle étonnamment étroit, les sédiments apparaissant plus durs qu’en d’autres endroits et résistant donc mieux à l’érosion.
Peu à peu le sol s’élève nous ramenant vers le haut du plateau.
Parvenus sur le plateau, nous découvrons une nouvelle cascade, dénommée le saut du Poisson, qui nous donne envie à Jo et Moi de « goûter » à son eau !
Nous voici bientôt à pied d’œuvre dans un cadre idyllique où les trois couleurs primaires propices à une belle photographie : le bleu, le vert et le rouge, sont présentes. Elles se marient idéalement au blanc des nuages et de la cascade.
Nous allons derechef goûter l’eau de la cascade qui, bien que plus ensoleillée que la précédente, n’en est pas plus chaude pour autant ! On a beau être chez le Diable plutôt réputé pour son climat caniculaire, l'eau y est diablement fraîche ! Nos attributs masculins s’en sont du coup évanouis !
Nous reprenons notre périple dans le but de trouver la sortie de ce labyrinthe guidés par quelques erratiques cairns .
Avant de reprendre nos montures, nous jetons un dernier coup d’oeil à ce lieu enchanteur qui vaut bien des paysages situés dans des pays lointains que nous vantent les brochures touristiques. Ici nous sommes dans l’Hérault, pays que la plupart des touristes voient comme un pays de campings et de plages ! Mais si vous y venez, oubliez les plages, vous serez heureusement surpris !
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11/03/2018
En raquettes dans le Queyras : 3 – Clapeyto, le paradis Blanc
Mes lectrices et lecteurs sont en âge de se souvenir de la très belle chanson de Michel Berger dans laquelle il veut fuir la pollution des villes et « se réfugier au paradis blanc où l’air est si pur que l’on se baigne dedans en jouant avec le vent ! ». Et bien, ce paradis blanc existe en France dans le vallon de Clapeyto et je vous y emmène.
Sur l’immaculé tapis blanc neigeux, le soleil s’ingénie à dessiner de délicates ombres que la rotation de la Terre fait très lentement danser.
Nous avançons sans mot dire, subjugués par la beauté des lieux et seul le crissement ouaté de nos raquettes sur la neige poudreuse trouble le silence qui y règne.
Nous abordons le vallon de Clapeyto où les chalets d’alpage, utilisés l’été par les bergers, émergent à peine de l’abondante neige tombée cet hiver.
Nous découvrons sur la neige une mystérieuse trace que notre guide Martin identifie comme celle laissée par un choucas lors de son envol.
D’ailleurs confirmant ses dires, le corvidé – animal au demeurant fort intelligent– nous survole à cet instant. Il nous surveillera à distance pendant notre pique-nique, espérant récupérer quelques miettes de nos agapes.
La pause repas terminée, nous reprenons notre périple en direction du col qui domine le vallon. La montagne de nuages-chantilly qui surgit à l’horizon nous inquiète un instant, mais Martin la juge tout à fait inoffensive et nous lui accordons, à juste titre, notre confiance.
C’est un fait que la randonnée hivernale en haute montagne nécessite une bonne connaissance du milieu et il est imprudent de s’y aventurer sans guide. J’ai connu les affres de me retrouver seul en hiver et en altitude un jour d’intense brouillard et je ne suis pas près de revivre une telle expérience !
Les seuls à n’avoir pas besoin de guide sont bien évidemment les habitants du lieu qui vaquent à leurs occupations quelle que soit la météo.
Nous nous engageons dans un étroit et sinueux canyon où le jeu d’ombres et de lumière et les murs de neige qui nous surplombent pimentent notre équipée d’un zeste d’aventure.
Nous plaignons nos ombres contraintes de glisser en permanence sur la neige et nous nous attendons à tout moment à ce que l’une d’entre elles se mette à éternuer !
Nous parvenons au col, promesse de descentes jubilatoires sur les pentes couvertes d’une neige vierge et poudreuse.
Retrouvant notre âme d’enfant nous commençons à dévaler les pentes.
L’espace est si vaste que chacun peut choisir sa trace et jouir d’une neige immaculée. Nous sommes vraiment au paradis blanc !
Tout au plaisir de dévaler dans la poudreuse, nous ne prêtons pas attention à la crème chantilly de nuages qui commence à déborder de l’horizon.
Dans les pentes plus fortes recouvertes d’une épaisse couche de poudreuse, certains préfèrent recourir à des techniques de descente plus rudimentaires. Mieux vaut dans ce cas avoir un pantalon étanche où le cul chaud !
L’heure tourne, le soir descend et la récréation se termine. Nous reprenons sagement nos places derrière Martin pour rentrer au bercail.
Certains sont heureux de voir les bipèdes retourner dans la vallée, ils vont enfin pouvoir vaquer à leurs occupations sans être dérangés !
Notre périple dans le Queyras s'achève. Nous vous donnons rendez-vous l'année prochaine !
FIN
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03/03/2018
En raquettes dans le Queyras – 2 – le col de la Crèche
Aton enflamme l’envers des nuages qui flottent au dessus des sommets encore ombragés quand nous nous préparons pour une nouvelle randonnée en raquettes.
Nous ne sommes pas les premiers à fouler la neige tombée ces derniers jours. Dans la nuit des animaux ont batifolé en quête de nourriture, dans un chassé croisé parfois fatal lorsqu’une proie croise le chemin de son prédateur.
Aujourd’hui nous allons gravir près de 700 mètres et les pentes sont plus ardues qu’à l’ordinaire. Mais le temps est serein et le rythme régulier et modéré de Martin ne laisse personne à la traine. Qui veut grimper haut ménage sa monture !
Ce rythme modéré nous laisse tout loisir d’admirer le somptueux paysage, les silhouettes blondes et dénudées des mélèzes illuminant de leurs flammes les bosquets de conifères verdoyants.
Les montagnes semblent intangibles et éternelles et pourtant les intempéries en viennent à bout et les réduisent en grains de sable qui achèvent leur transhumance au bord des océans. Ainsi, quand nous nous faisons dorer la pilule au bord de la mer, nous sommes couchés sur le sommet d’anciennes montagnes !
La pente se fait de plus en plus raide et Martin, en guide avisé, effectue de grands lacets pour en atténuer la difficulté. En montagne la ligne droite n’est pas toujours le chemin le plus rapide d’un point à un autre.
Il est grisant de temps en temps de se laisser décrocher du groupe pour éprouver l’ivresse qui naît du silence et du sentiment d’isolement dans un milieu aussi beau qu’inhospitalier.
Nous voici au col où notre regard embrasse une vaste portion des monts du Queyras heureusement préservés – contrairement à leurs alter ego nordiques – des hideuses stations de sports d’hiver. Si vous aimez les montagnes sauvages et quasiment vierges de toute pollution humaine, c’est ici qu’il faut venir.
Il n’y a rien de plus tonique, de plus revigorant, que la vue de ces champs de neige immaculés qui transforment la terre en une magnifique mariée que courtise le soleil.
Une bise glaciale s’étant mise à souffler, Martin nous fait descendre dans une combe pour nous en abriter et y pique-niquer.
Nous voici donc installés au cœur de notre « salle à manger » quand Patrice, l’un des randonneurs résidant en Charentes Maritimes, nous fait la surprise de sortir de son sac une bouteille de Pineau des Charentes. Parions que jamais une bouteille de Pineau – vin d’une région côtière - ne fut bue à une aussi haute altitude !
Le pique-nique consommé, grisés par l’altitude et aussi le Pineau, nous dévalons comme des cabris et cabrettes les pentes les plus raides !
Le soleil entame également sa descente, plongeant dans une ombre bleutée l’ubac des montagnes. De fait, ni la neige ni les nuages ne sont vraiment blancs, ils prennent au fil des heures mille nuances que les peintres impressionnistes comme Monet et Pissaro nous ont appris à discerner.
A vrai dire, l’ensemble des choses du monde n’ont pas de couleur propre et la nuit tous les chats sont gris. Aton en est le peintre qui met le feu dans les forêts de mélèze au moment de son coucher.
Oui, c’est vraiment un beau spectacle d’assister au coucher du roi Soleil !
A suivre….
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09:23 Publié dans Voyage/Tourisme | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : queyras, pissaro, monet, mélèze